C’est le titre de la [1]
dernière note publiée par le pôle “Enseignement supérieur et Recherche” de Terra Nova, dont je reproduis ici la synthèse :
Dans l’ambiance actuelle d’extrême lassitude et de défiance du monde universitaire, il devient essentiel de sortir du seul discours critique et des généralités. C’est pourquoi, sans prétendre à l’exhaustivité, Terra Nova met à la discussion neuf mesures dont nous pensons qu’elles peuvent aider à lever les blocages du système d’enseignement supérieur français, et en particulier de ses universités. Si le débat public n’est pas avare de critiques de toutes sortes, il évite trop souvent d’affronter ces blocages, comme s’ils étaient inébranlables, alors même qu’ils plombent les possibilités de reconstruire la confiance et d’aller de l’avant. Nous présentons les bénéfices qu’étudiants, universitaires, établissements et système dans son ensemble pourraient attendre de ces mesures, ainsi que les conditions pour qu’ils adviennent.
- Parce que tous les étudiants ne se destinent pas à obtenir un master, et parce que tous les bacheliers peuvent prétendre à accéder à l’enseignement supérieur, il importe de diversifier l’offre de parcours pour répondre à la diversité des publics de licence, sans pour autant céder au fantasme de l’adéquation entre formation et emploi. La diversification fera sens si elle affiche clairement les prérequis de chaque parcours, ses objectifs de formation et ses débouchés. Cette disposition de bon sens - qu’exclut pourtant explicitement la récente loi - est la condition pour “arrêter le massacre” des étudiants affrontés à des formations qui ne répondent pas à leurs intérêts. C’est aussi la condition pour que – cas à peu près unique au monde - les meilleurs étudiants cessent de contribuer à dévaloriser l’université en la fuyant. C’est enfin une condition pour stimuler l’engagement des enseignants en licence.
- Le LMD a été créé pour offrir une formation modulaire par capitalisation de crédits, permettant d’introduire de la flexibilité dans les parcours et les rythmes des divers publics étudiants. Il est urgent de mettre réellement en œuvre cette politique, ce qui suppose de donner aux établissements l’autonomie pédagogique dont ils jouissent dans d’autres pays, plutôt que de les enfermer dans des cadres rigides qui figent les conditions d’apprentissage.
- L’autonomie pédagogique doit permettre de valoriser les atouts scientifiques spécifiques à chaque université en master et en doctorat. Il est essentiel de donner aux acteurs la possibilité de les identifier au sein de domaines génériques, plutôt que de les enfermer dans un cadre réglementaire étroitement contraint, qui rabote l’originalité, empêche de capitaliser les réputations, décourage l’initiative et fait obstacle à la réactivité indispensable de la formation au mouvement des sciences et des techniques. Cette valorisation profiterait du respect porté à l’esprit du Master comme formation intégrée de deux années, et de la possibilité d’organiser des offres thématiques en “écoles universitaires de recherche”.