Archive for octobre, 2014

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Universités : pourquoi la sélection peut être une solution

Dans la période de crise économique et politique que connaît le pays, l’avenir de nos universités est le cadet des soucis gouvernementaux. Certes on parle de « société de la connaissance » et on proclame que l’enseignement supérieur et la recherche sont des déterminants de notre développement économique, mais on pense au fond que, dans l’immédiat, notre système comporte suffisamment de secteurs d’excellence sur lesquels s’appuyer pour cela, et le slogan cent fois répété de 50% d’une classe d’âge diplômée du supérieur reste une invocation pas toujours très claire, et sans rapport avec la réalité de nos universités.

Dans un paysage de restrictions budgétaires, on comprend que les revendications universitaires portent plus souvent sur la question des moyens que sur celle des structures de notre enseignement supérieur, qui est pourtant centrale mais moins évidente à régler. Il est vrai que dans le contexte actuel de crispation politique il est tout à fait utopique d’espérer une grande réforme, mais nous ne sommes pas à la fin de l’Histoire, et les idées continuent d’avancer. C’est le cas pour ce qui est de la sélection dans l’enseignement supérieur, sujet naguère tabou qui est devenu d’actualité.

Lorsqu’on sait que moins de 40% des étudiants de première année décrochent une licence (moins de 30% en 3 ans), il faut être naïf pour penser que ce n’est qu’une affaire d’orientation et de pédagogie, comme semblent l’affirmer les deux présidents d’université responsables du comité StraNES (Stratégie nationale de l’enseignement supérieur) dans une récente interview que l’Etudiant publie sous le titre Université : pourquoi la sélection n’est pas la solution. Les solutions évoquées par nos deux présidents peuvent être qualifiées de vœux pieux (si l’on est indulgent) accompagnés de formules vagues du style « Il faut travailler sur un éventail de parcours à l’université et en finir avec la rigidité du système français linéaire ». Mais surtout ne parlons pas de « sélection » !

Il est certain que si, du jour au lendemain, on interdisait l’accès de milliers d’étudiants mal préparés à la licence, ce serait la meilleure façon de les retrouver dans la rue, et pas sur le marché de l’emploi. Du coup, droite et gauche s’accordent pour refuser toute sélection à l’université, en mettant en avant, depuis des années, des politiques de « réduction de l’échec en licence » par la pédagogie, qui ont fait fiasco et contribuent à donner des licences une image de filières dépotoirs. Naturellement une sélection sévère s’opère de facto les deux premières années, et la réussite en troisième année est plus élevée : 74% pour les étudiants inscrits en licence générale et 88% pour les étudiants d’une licence professionnelle[1]. Donc inutile de parler de sélection, dira-t-on. Mais quel gâchis !

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