Avertissement : Ce texte est tiré d’un nouveau blog collectif intitulé “Paris 13 autrement”. Les PRES parisiens sont si artificiels et téléguidés qu’il faut en effet y regarder à deux fois, et ne pas perdre le nord…
Axel Kahn, dans son interview du 9 mars 2010 à Paris 13, mentionnait que Paris 13 apportait au PRES une ouverture des plus intéressantes et relevait « son très joli travail », avec notamment des filières technologiques solides comprenant trois IUT et une école d’ingénieur (Sup Galilée).
Il faut un vrai projet pour Paris 13 lié au territoire et au développement d’une logique de promotion sociale collective et non à la promotion de quelques-uns (façon Sciences Po) qui ne remet nullement en question l’inégalité sociale et culturelle dont les populations de notre territoire sont les premières victimes. Ce projet doit être articulé à celui d’une excellence scientifique située (et non pensée de façon abstraite, vue de loin, c’est-à-dire de Shanghai), qui ne se dissolve pas dans Paris centre qui absorberait Masters, doctorats et la recherche alors que Paris 13 serait confinée aux Licences, aux IUT et éventuellement Sup Galilée si celle-ci n’était pas absorbée à terme par la future école polytechnique universitaire proposée par Paris 7.
Les lignes bougent, il faut savoir adapter notre stratégie à l’évolution rapide de la situation.
Pour l’enseignement
- si un master de psychologie et un autre de chimie sont discutés dans le cadre du PRES, le DIU d’oncologie génétique ouvert à la rentrée 2010 regroupe certes les facultés de médecine du PRES mais aussi Paris 6 et Paris 11.
Pour la recherche
- dans le cadre du grand emprunt, plusieurs labos d’excellence sont à l’étude :
• mathématiques et économie avec des laboratoires de Cergy et Paris Dauphine,
• informatique avec P7 mais aussi le LIP6 et Télécom ParisTech,
• communication avec P3 mais aussi P8 dans le cadre de la MSH.
- l’intégration au sein du campus Condorcet satisfait pleinement plusieurs laboratoires de LSHS et le CEPN.
- d’autres projets et notamment la création d’un pôle Math-STIC sur le Nord Parisien visent à renforcer le rôle de Paris 13 dans un contexte territorial.
Il faut définir une stratégie universitaire
Une option pourrait être de proposer, avec Paris 8, un élargissement du périmètre du PRES HESAM.
- Il donnerait à ce PRES élargi un ancrage territorial sans « enfermement dans le ghetto » puisque telle est la vision de certains concernant un PRES 93. Ce PRES associerait un ancrage 93 (Paris 8, Paris 13, Campus Condorcet Aubervilliers, CNAM Saint-Denis, MSH Paris Nord) et un ancrage Paris centre.
- Il donne l’opportunité à Paris 13 non pas de se diluer mais d’apporter au PRES la spécificité d’une université multidisciplinaire.
S’il importe de choisir la solution qui a le plus de sens dans une logique territoriale et qui permettrait de construire un projet fort pour Paris 13, nous pouvons maintenir une association dans le PRES Paris Cité qui peut être bénéfique pour certaines formations et laboratoires de recherche. Par ailleurs pour renforcer le pôle scientifique, où Paris 13 apporte une vraie originalité dans le Nord parisien, une association mériterait d’être recherchée avec le PRES Cergy University qui souhaite à présent s’ouvrir à d’autres partenaires.
Du fait de sa multidisciplinarité et de sa spécificité, Paris 13 a sans doute vocation à être un lien entre différents PRES. Plutôt que d’être entre deux strapontins (Paris Cité et Condorcet) il est préférable d’être pleinement dans le PRES HESAM, mais en tissant ou maintenant des liens avec d’autres PRES
Nous proposons une insertion claire, lisible pour les étudiants accompagnée de collaborations fortes avec d’autres PRES de la région parisienne. Nous rappelons que le PRES Paris Cité est le plus gros en effectifs ce qui nous donne une place bien réduite et nous insère dans un mastodonte où notre spécificité disparaîtra, le projet de PRES HESAM est actuellement le plus réduit, il peut donc recevoir Paris 13 et Paris 8 ce qui conduirait à trois PRES assez équilibrés à Paris + 93.
L’évolution rapide du contexte nous montre que la structure de PRES ne trouve aujourd’hui son sens que dans l’affirmation d’une appartenance territoriale et, en ce qui nous concerne, dans le rôle de promotion sociale qui a été celui de Paris 13 depuis sa création ; les projets d’enseignement et de recherche ne pouvant sur la région parisienne se cantonner à l’intérieur d’un PRES.
Paris 13 ne s’est-elle pas trompée de PRES ?
Signataires : Gilles Brougère, Christian Chardonnet , Françoise Dibos, Dominique Plihon, Sylvie Salotti, Florent Tétard.