Archive for novembre, 2012

Imprimer cet article Imprimer cet article

La licence au risque de la secondarisation

Le diagnostic est  accablant : les licences (hors filières où l’université est en situation de monopole, comme la santé et le droit) attirent de moins en moins les étudiants. Là où vont les bacheliers, ce sont les classes préparatoires aux grandes écoles (CPGE), les cycles intégrés d’écoles d’ingénieurs, les instituts universitaires de technologie (IUT), les sections de techniciens supérieurs (STS) et diverses filières privées qui sont en plein essor.

Nous avons dans un précédent article Sauver la licence, sur ce même blog, analysé cette situation en détail. Le plus préoccupant, c’est l’évolution récente : il n’est certes pas nouveau que les meilleurs bacheliers choisissent en priorité les filières sélectives ! Mais que les licences scientifiques, secteur le plus touché, aient perdu la moitié de leur public en 15 ans est particulièrement inquiétant. Nous avons également fait l’inventaire des causes de ce phénomène : problème d’image lié en particulier aux taux d’échec important dans les deux premières années de licence, concentration des étudiants les moins motivés , absence de sélection dans les seules filières universitaires — et aussi, bien évidemment, de moyens. Toutes causes qui entraînent un défaut d’orientation : les étudiants qui viennent à l’université sont les plus mal préparés à la pédagogie des études universitaires, alors que vont ailleurs ceux qui pourraient le plus bénéficier d’un travail basé sur l’autonomie.

Aujourd’hui, la chute des effectifs des licences des facultés des sciences et des facultés des lettres et sciences humaines fait craindre qu’un nombre significatif de licences disparaissent faute d’étudiants. C’est là que réside le risque principal de secondarisation des études post-baccalauréat : les filières universitaires sont rejetées par les étudiants, au profit d’autres voies qui sont organisées sur le modèle pédagogique de l’enseignement secondaire.

lire la suite…

Imprimer cet article Imprimer cet article

Quelques propositions que les Assises ne feront pas

Les Assises de l’enseignement supérieur et de la recherche ont tenu leurs sessions à l’échelon des universités, des régions, en attendant la session nationale et le verdict que prononcera le Comité de pilotage. On pouvait craindre des conflits entre ceux qui veulent abroger toutes les réformes, et ceux qui s’en accommodent finalement assez bien. Il n’en est rien pour l’instant : la protestation s’exprime à l’extérieur et l’ambiance générale est plutôt à la résignation. Certes, on attend des réformes pour corriger les errements d’un passé proche. Mais « la révolution attendra ».

Pourtant c’est bien d’une révolution qu’aurait besoin l’université française, un changement aussi profond qu’il y a quarante ans. Mais, à l’époque, les « colloques de Caen » avaient préparé le terrain et fait émerger des idées qui s’étaient ensuite incarnées dans des réformes, à la faveur du séisme de 1968. Aujourd’hui, l’interrogation du « que faire ? » reste entière. Pourtant de vraies questions affleurent ici ou là[1]. Mais les Assises glissent dessus, tant ces questions remettent de choses en cause. Dans les universités se sont tenus des ateliers, des tables rondes, de petits colloques, les uns assez convenus sur les thèmes officiels des Assises, les autres, plus originaux, sur des sujets particuliers.[2] Ces débats, même s’ils ne rassemblent pas les foules, ne sont pas inutiles pour relancer la réflexion de fond, mais on est loin de « la volonté d’assurer une traduction législative aux propositions des Assises dès le début 2013 ». Nous verrons comment le Comité de pilotage s’en sortira pour préparer cette traduction, mais, en attendant, il est instructif de passer en revue quelques propositions que les Assises ne feront pas. Tant pis si c’est un peu provocateur !

lire la suite…



IPSCounter Add-On for Google Sitebar