Archive for juin 15th, 2018

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Parcoursup : incertitudes et perspectives

 

Dans une note confidentielle adressée le 4 juin à l’Elysée par les trois économistes qui ont inspiré le programme d’Emmanuel Macron[1], on peut lire :

 « Faute d’un nécessaire accroissement de la dotation budgétaire de l’enseignement supérieur et de la recherche, le risque est aujourd’hui que Parcoursup soit perçu comme une pure gestion de la pénurie en période d’afflux démographique ».

Dans un texte publié par Terra Nova, intitulé « Le choc démographique dans l’enseignement supérieur » cette évolution est bien mise en évidence. On attend une augmentation supérieure à 30.000 étudiants en 2018 puis encore en 2019. Si on prend pour base la situation actuelle, pour les seuls effectifs de licence il y aurait une augmentation d’étudiants de première année de 12% l’an prochain.

Comme le notait récemment Thomas Piketty[2], on a eu une diminution de 5 à 6 milliards par an de « l’impôt sur la fortune », ce qui représente près de la moitié du budget de l’enseignement supérieur. Et comme, parallèlement, il y a eu une augmentation de 20% du nombre d’étudiants, le budget par étudiant a baissé de 10% ! D’un côté on a des filières sélectives bien dotées (classes préparatoires et grandes écoles) et de l’autre des universités dans lesquelles il faudrait investir massivement.

 

C’est dans ce contexte qu’il faut apprécier les controverses relatives à Parcoursup. Il a été annoncé à de multiples reprises que le code source de Parcoursup serait entièrement rendu public. Pour l’instant on est en pleine opacité. On a un système de sélection prétendument universel (à la française) dont les critères et l’application dépendent beaucoup des situations locales. On assiste à la transposition dans l’enseignement supérieur des travers de la concurrence entre lycées. Il est impossible de réaliser une évaluation nationale au travers d’évaluations locales dont les conditions varient beaucoup d’un établissement à l’autre, d’une région à l’autre.  De plus, ce système soi-disant concurrentiel est régulé géographiquement par l’autorité rectorale. Ainsi, par exemple, l’affectation d’étudiants dans l’UFR de Chimie de l’université Paris-Diderot est limitée par l’autorité rectorale à 3% de bacheliers de la périphérie parisienne, alors qu’ils étaient 40% l’an dernier[3] !

 

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