On ne peut qu’être rempli de tristesse lorsqu’on voit notre « cher et vieux pays » balayé par une nouvelle vague de xénophobie. Certes, ce n’est pas la première fois dans son histoire que l’immigration est vilipendée, mais c’est la première fois depuis longtemps que certains, à gauche, font chorus. Et les médias en rajoutent avec leurs sondages sollicités.
Sans doute ne faut-il pas dramatiser, mais chaque jour qui passe amène une nouvelle surenchère : réforme du droit d’asile, abolition du « droit du sol »… On peut comprendre qu’un citoyen brisé par la crise économique puisse voir dans l’immigré de fraiche date un ennemi de son emploi. On peut comprendre qu’un président d’université puisse être excédé par l’occupation de son campus par les gens du voyage. Mais que des politiques exploitent le ressentiment des déclassés et contribuent, même passivement, à laisser prospérer un sentiment de méfiance et d’hostilité à l’encontre des « minorités visibles », est une ignominie qu’il faut combattre. Et dans ce combat, les universitaires se doivent d’être en première ligne. Car si l’internationalisme politique est mort avec le marxisme, les universités sont les têtes de pont d’un internationalisme bien vivant de la pensée, de la culture, de la science…