J’emprunte ce titre à un intéressant article de David Hollinger, paru dans le bulletin de l’American Association of University Professors (AAUP). David Hollinger est un historien réputé de l’Histoire intellectuelle des USA, professeur à Berkeley, et l’un des leaders de l’AAUP.
David Hollinger relate son expérience à Berkeley qui est l’une des universités américaines où les professeurs sont le plus impliqués dans la gouvernance. Dans beaucoup d’autres universités ce n’est pas le cas, sauf en période de crise. Ou alors, l’implication se situe davantage au niveau des facultés (schools, colleges) qu’au niveau de l’université.
Par “gouvernance partagée” (shared governance) on entend l’équilibre de pouvoirs qui peut s’établir entre l’administration, le conseil exécutif et la communauté académique. A Berkeley, entre l’administration du campus (chancellor, vice-chancellors, provosts, deans), le Board of regents de l’université de Californie, et la communauté académique.
Résumons ici la situation de Berkeley. Traditionnellement aux USA, la communauté académique qui est rassemblée dans le Senate, intervient par le biais de nombreux Senate committees. Encore faut-il que ces comités aient de réelles prérogatives. Cela dépend de leurs attributions formelles, mais c’est surtout une question de tradition et de « culture locale ». En effet d’un point de vue règlementaire, le chancellor et le Board of regents ont toujours le dernier mot, mais à Berkeley certains Senate committees ont beaucoup d’influence. Du même coup, de distingués professeurs en sont membres alors que dans les universités où le Senate est marginalisé, les meilleurs chercheurs n’y participent pas.
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