Archive for février 12th, 2008

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La bibliométrie dévoyée, contestée, mais valorisée

LA BIBLIOMETRIE DEVOYEE

A l’occasion de la récente campagne de contractualisation avec les universités, le CNRS a recommandé à ses unités mixtes de faire remplir à chaque chercheur ou enseignant-chercheur une fiche de renseignements bibliométriques[1]. Au-delà de son aspect « amateur » (on y mélange le Web of Knowledge et Google Scholar), cette opération est un peu « effrayante » par son intention implicite de mettre au poste de commande la technique bibliométrique dans ce qu’elle a de plus contestable. En effet la bibliométrie n’est pas bien adaptée aux évaluations individuelles, et l’on peut s’étonner notamment de l’importance donnée dans la fiche CNRS au « facteur h »[2]. Si l’on avait voulu démonétiser l’instrument bibliométrique, on ne s’y serait pas pris autrement. Il n’est pas surprenant, en tout cas, que certains laboratoires aient refusé de remplir le tableau !

Certains redoutent qu’il s’agisse d’une opération plus large visant à introduire le « tout bibliométrique » dans l’évaluation, y compris à l’AERES. Ce serait un comble quand on se souvient de la mise en garde de Jean-Marc Monteil, alors Directeur de l’Enseignement Supérieur, contre les conséquences du «productivisme scientifique»: « Une publication est désormais visible sur internet (et ainsi susceptible d’être citée) avant même d’être évaluée. Il serait donc paradoxal qu’au moment où l’on peut accéder à cette littérature grise, nos jeunes chercheurs soient formés à l’idée que c’est le facteur d’impact qui va faire d’eux des chercheurs. (..) S’il n’est pas question de rejeter la bibliométrie, le productivisme scientifique peut conduire à s’extraire de la logique du besoin de connaissance, et à entrer dans une logique quantitative et non qualitative »[3].

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