Les universités françaises, aux prises avec un système électoral absurde, sont en pleine confusion. Nous avions été quelques uns à souligner dès le début les graves dangers du système électoral introduit par la loi dite « d’autonomie » (LRU) pour l’élection du Conseil d’Administration et du Président. D’autres considéraient ces dispositions comme un détail, obsédés qu’ils étaient par les menaces qu’ils voyaient dans le principe même d’autonomie. Quant aux présidents d’université qui ont été les seuls, avec l’UNEF, à négocier la LRU, ils n’ont pas su ou pas voulu faire modifier des règles électorales que beaucoup présentaient encore récemment comme « pas si graves ».
Or, même s’il est encore trop tôt pour tirer un bilan des élections qui se déroulent en ce moment, les premiers résultats montrent, à l’évidence, que dans beaucoup d’universités ce sera une catastrophe. La plupart d’entre elles seront passablement déstructurées par ce système et ainsi incapables d’assumer correctement leur « autonomie » (au moins dans l’immédiat).
Pour être tout à fait honnête, il faut dire qu’on a la conjonction d’une loi mal-fichue, de l’inquiétude engendrée par les réformes multiples et précipitées du système de recherche, et aussi, bien sûr, d’une communauté universitaire qui n’a pas fait sa révolution culturelle. Le SNESup en est sans doute l’exemple le plus caricatural. Mais son influence (assez paradoxale, vu sa sclérose et ses effectifs déclinants) correspond au fait que, nationalement, en face du discours gestionnaire, il n’y a qu’un discours protestataire de défense du statu quo.
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