Vers une hausse des droits d’inscription ?
Vers l’université à deux vitesses ?
Vers davantage de sélection ?
Archive for novembre, 2007


Roger Maynard
Président sortant de la Société Française de Physique
A la différence des médecins et des biologistes, les physiciens n’ont pas l’habitude d’aborder les questions d’éthique au cours de leurs rencontres, car les scientifiques de la matière inerte paraissent aujourd’hui plus attachés aux faits qu’aux valeurs. Mais les progrès récents des nanotechnologies soulèvent et vont soulever de plus en plus, des questions majeures d’éthique sur l’apport des nanosciences au développement de l’homme et de la société. Il s’agit de problèmes fondamentaux relevant bien plus d’une macroéthique que d’une nanoéthique ; ils ne doivent pas être négligées, au risque de subir les mêmes difficultés d’acceptation sociale que celles rencontrées par les OGM.
Le développement des nanosciences est très récent : il y a moins de 10 ans, aux Etats-Unis, Mike Roco et d’autres, las de voir les crédits de recherche partir en masse vers les études de génomiques au dépend d’autres disciplines, lancent un projet ambitieux « National Nanotechnology Initiative » (NNI) qui est appuyé par les grandes agences gouvernementales telles que

Cependant, aujourd’hui, les universités sont engagées dans des relations avec l’Etat et les autres financeurs, avec les étudiants, les employeurs de diplômés, les utilisateurs de la recherche, et plus largement la société, la culture et l’économie. Les contraintes externes sont telles que le processus décisionnel doit être plus structuré et faire plus de place aux partenaires extérieurs.[2]

En Europe comme aux USA la gouvernance des universités a beaucoup évolué depuis quelques dizaines d’années. Partout aujourd’hui les universités cherchent un équilibre entre collégialité et management. Il est utile, et même indispensable, de replacer les réflexions sur l’évolution actuelle des universités françaises et de leur gouvernance dans une perspective plus large que la simple analyse des conditions locales.
Lorsqu’on parle de gouvernance dans le monde anglo-saxon, on se réfère à une université largement autonome et qui a une grande latitude dans la disposition de ses subventions, et la possibilité d’obtenir des ressources propres ; on suppose également qu’elle a l’entière maîtrise du recrutement et de la promotion de ses enseignants. Ce n’était pas le cas jusqu’ici en France, mais la loi de 2007 va nous rapprocher d’un modèle qui devient international.
1- La gouvernance ne peut se réduire à une question interne. Il faut prendre en compte la relation des universités à la société, aux pouvoirs publics et à ses autres partenaires.
Les modes de fonctionnement, les processus de décisions, les formes de gouvernement de l’université, ne peuvent être la résultante de seules considérations internes. Aussi bien en Europe qu’aux USA, les relations entre la société, les pouvoirs publics et les universités, ont changé, avec la considérable augmentation du nombre d’étudiants et le souci des pouvoirs publics de voir les universités répondre aux besoins économiques et sociaux. Le regard porté par la société sur une université est plus global que la vision qu’en ont, en interne, les professeurs et les chercheurs de telle ou telle composante. On attend aujourd’hui de l’Université une volonté stratégique et une réactivité rapide vis-à-vis de ses partenaires. Il en résulte une tension entre la tradition de la « gouvernance partagée » (shared governance) et l’introduction d’une rationalité plus managériale.