Archive for novembre, 2007

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Faut-il avoir peur de l’autonomie ?

C’est une question qu’on doit se poser quand on voit tant de gens partir en guerre contre la loi dite d’autonomie des universités. Pas seulement des étudiants, mais aussi des syndicalistes et des collègues de « Sauvons la Recherche ». Les sujets de mécontentement ne manquent pas dans l’université française et le contexte politique se prête à les raviver. Les dispositions de la loi sont pleines d’incertitudes et ses modalités d’application peuvent faire débat. Mais arrêtons nous un instant pour considérer quatre questionnements qui sont avancés par ceux qui réclament son abrogation :

Vers la privatisation de l’université et le désengagement de l’Etat ?
Vers une hausse des droits d’inscription ?
Vers l’université à deux vitesses ?
Vers davantage de sélection ?

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Ethique des nanos ou… nanoéthique ?

Roger Maynard, Université Joseph Fourier de Grenoble,
Président sortant de la Société Française de Physique


A la différence des médecins et des biologistes, les physiciens n’ont pas l’habitude d’aborder les questions d’éthique au cours de leurs rencontres, car les scientifiques de la matière inerte paraissent aujourd’hui plus attachés aux faits qu’aux valeurs. Mais les progrès récents des nanotechnologies soulèvent et vont soulever de plus en plus, des questions majeures d’éthique sur l’apport des nanosciences au développement de l’homme et de la société. Il s’agit de problèmes fondamentaux relevant bien plus d’une macroéthique que d’une nanoéthique ; ils ne doivent pas être négligées, au risque de subir les mêmes difficultés d’acceptation sociale que celles rencontrées par les OGM.

Quelques données…

Le développement des nanosciences est très récent : il y a moins de 10 ans, aux Etats-Unis, Mike Roco et d’autres, las de voir les crédits de recherche partir en masse vers les études de génomiques au dépend d’autres disciplines, lancent un projet ambitieux « National Nanotechnology Initiative » (NNI) qui est appuyé par les grandes agences gouvernementales telles que la National Science Foundation (NSF), le National Institute of Health (NIH),… et même par le Président Clinton dans son message de l’Union de janvier 2000!…Avec un peu de retard et pour les mêmes raisons, le ministère français de la recherche lance lui aussi un programme de recherche sur les nanosciences et les nanotechnologies dont le montant en terme d’équipement, atteint de 60 millions d’euros en 2007. Il faut savoir que l’effort mondial de recherche publique et privée en 2007en budget consolidé est de l’ordre de 10 milliards de dollars. La partie publique constitue la moitié environ de ce budget, soit 5 milliards environ, partagée en 4 parts égales entre les USA, le Japon, l’Europe et le reste du monde. Par contre on n’est pas surpris d’apprendre que la partie industrielle est beaucoup plus importante aux USA et en Asie qu’en Europe. A moyen terme les prédictions des économistes envisagent un marché mondial pour la production des nano objets de 1000 milliards de dollars et de 2 millions d’emplois en 2015. C’est dire l’importance économique de ce secteur !..

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Le principe de subsidiarité dans la gouvernance des universités


Compte tenu du nombre et de la variété des décideurs potentiels, un système où la décision est partagée entre tous les décideurs est lourd et lent, et ne produit, au mieux, que des changements marginaux. Le niveau élevé de beaucoup d’universités européennes peut paraître paradoxal alors qu’elles disposent d’un processus décisionnel assez pauvre. Ceci s’explique probablement par le fait que certaines décisions importantes, comme le choix des sujets de recherche ou le contenu des cours, sont prises de manière continue par les enseignants chercheurs dans le cadre de leur liberté académique.

Dans un modèle traditionnel que certains qualifient « d’anarchie organisée », les universitaires disposent d’une grande liberté dans leurs tâches. Les objectifs de l’organisation ne sont pas toujours très clairs. L’adéquation entre les personnes et les structures est assez lâche. Les objectifs sont définis plutôt en termes d’agrégation des aspirations individuelles. Ce modèle est encore perceptible dans des « universités d’élite » comme Oxford et Cambridge. [1]

Cependant, aujourd’hui, les universités sont engagées dans des relations avec l’Etat et les autres financeurs, avec les étudiants, les employeurs de diplômés, les utilisateurs de la recherche, et plus largement la société, la culture et l’économie. Les contraintes externes sont telles que le processus décisionnel doit être plus structuré et faire plus de place aux partenaires extérieurs.[2]

Mais tout ne se résume pas au renforcement du leadership présidentiel. La remarque faite au début montre bien qu’il est important de savoir à quel niveau doivent se prendre les différentes décisions.

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La gouvernance des universités entre collégialité et management

En Europe comme aux USA la gouvernance des universités a beaucoup évolué depuis quelques dizaines d’années. Partout aujourd’hui les universités cherchent un équilibre entre collégialité et management. Il est utile, et même indispensable, de replacer les réflexions sur l’évolution actuelle des universités françaises et de leur gouvernance dans une perspective plus large que la simple analyse des conditions locales.

Lorsqu’on parle de gouvernance dans le monde anglo-saxon, on se réfère à une université largement autonome et qui a une grande latitude dans la disposition de ses subventions, et la possibilité d’obtenir des ressources propres ; on suppose également qu’elle a l’entière maîtrise du recrutement et de la promotion de ses enseignants. Ce n’était pas le cas jusqu’ici en France, mais la loi de 2007 va nous rapprocher d’un modèle qui devient international.

1- La gouvernance ne peut se réduire à une question interne. Il faut prendre en compte la relation des universités à la société, aux pouvoirs publics et à ses autres partenaires.

Les modes de fonctionnement, les processus de décisions, les formes de gouvernement de l’université, ne peuvent être la résultante de seules considérations internes. Aussi bien en Europe qu’aux USA, les relations entre la société, les pouvoirs publics et les universités, ont changé, avec la considérable augmentation du nombre d’étudiants et le souci des pouvoirs publics de voir les universités répondre aux besoins économiques et sociaux. Le regard porté par la société sur une université est plus global que la vision qu’en ont, en interne, les professeurs et les chercheurs de telle ou telle composante. On attend aujourd’hui de l’Université une volonté stratégique et une réactivité rapide vis-à-vis de ses partenaires. Il en résulte une tension entre la tradition de la « gouvernance partagée » (shared governance) et l’introduction d’une rationalité plus managériale.

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